Cachée derrière une petite haie d'un mètre trente de hauteur tout au plus, la jeune femme venait de terminer une passe et se rhabillait en quatrième vitesse. Ce n'était pas bien compliqué, vu le peu de tissu qu'elle portait... M'enfin, qu'y avait-il de mal à cela ? Elle aimait mettre son corps en valeur et vu la chaleur qu'il faisait, il était hors de question de se couvrir plus qu'elle ne l'était - c'est-à-dire un t-shirt qui dévoilait son nombril et un mini-short qui découvrait presque ses fesses. Avant que les cours ne commencent, la jeune femme était décidée à se trouver des clients au sein de l'académie, dans le plus grand secret, de peur de se faire renvoyer. Mais elle savait que les personnes qu'elle trouvait n'iraient pas la balancer. Ils n'avaient pas de petite-amie et ça les arrangeait bien trop d'avoir une jolie fille pour se soulager. Et puis, bientôt, ses clients seraient son bouclier. Si l'un cafardait, tous les autres lui retomberaient dessus à coup sûr. Et elle, elle n'aurait qu'à dire aux professeurs qu'il l'avait violée et qu'il l'avait menacée si elle en parlait.
Enfin bref. Il lui fallait absolument des personnes pour lui assurer des revenus plus ou moins fixe avant le début des cours. Après ce moment-là, elle n'aurait plus le temps de s'occuper de trouver des gens, elle devrait absolument être exemplaire dans ses études. Elle ne partait de rien. Elle avait tué sa mère en venant au monde et son père était une ivrogne, un criminel, une sous-merde. Elle voulait s'en sortir, prouver au reste du monde - bien que celui-ci ne se préoccupait pas d'elle - qu'elle pouvait très bien réussir dans la vie en ayant pourtant été une moins que rien dès le départ.
Une fois vêtue, elle se releva et enjamba les buissons comme si de rien n'était, avant de compter les billets qu'elle avait gagnés. 1000 euros, avec le pourboire, c'était pas mal.
Alors qu'elle les fourrait dans sa poche, elle heurta brutalement un autre élève et manqua de retomber sur les fesses. Ses talons ne l'aidaient pas vraiment à garder l'équilibre, mais elle se rattrapa pourtant sans trop de difficultés. En revanche, elle foudroya du regard le jeune homme face à elle.
- Regarde devant toi quand tu marches, crétin, lâcha-t-elle d'une voix méprisante.
Elle détestait qu'on la bouscule. Et en général, elle n'aimait pas les élèves de cette académie. Tous des putains de gosses de riches milliardaires. Mais bon, tout ce qui l'intéressait, c'était finir ses études dans cette prestigieuse académie et se faire de l'argent. Tant pis si elle devrait supporter durant trois ans des blaireaux de ce genre.